interview

Camille

← Retour aux témoignages

À l'occasion du mois de mars, mois de sensibilisation à l'endométriose, voici le témoignage de Camille :

Nous méritons d’être entendues, car nous sommes celles qui souffrent à cause d’une foutue maladie et tout ce qu’elle peut entraîner !

Camille : À l’âge de 13 ans, comme beaucoup d’entre nous, est tombé le jour fatidique des premières règles.

Ma mère est là pour m’aider et m’expliquer, mais au fil du temps on se rend compte que je perds beaucoup plus de sang qu’elle et surtout que je suis prise de douleurs violentes contrairement à elle.

Nous sommes allées consulter notre médecin généraliste, qui est aussi gynécologue, et qui à l’époque m’avait demandée de faire une échographie des ovaires pour savoir si je n’avais pas des kystes.

Résultat : rien du tout, c’était normal, je devais accepter la douleur comme de nombreuses femmes sur cette terre.

À 18 ans, on se rend compte que je suis extrêmement pâle et constamment fatiguée, après des tests sanguins, le résultat tombe : je suis anémique. Le même médecin depuis des années m’explique que c’est à cause de mes règles abondantes, il faut que je prenne du fer et la pilule. Je m’exécute, les douleurs sont toujours présentes, le flux et la fatigue aussi !

À 24 ans, je découvre sur Internet qu’on parle d’une maladie nommée l’endométriose que je ne connais pas. Je me renseigne et je m’y retrouve sur beaucoup de symptômes (douleurs, syndrome post-menstruel, flux).

Je vais ainsi voir mon médecin, qui me dit que c’est un effet de mode, que de toute façon le traitement était la pilule, donc pas besoin de faire des examens. Sauf que je suis une personne extrêmement têtue, je suis allée voir un gynécologue spécialisé en fertilité pour pouvoir faire les tests nécessaires.

Au premier coup d’œil lors de l’échographie il me dit « Madame, vous avez de l’endométriose au niveau des trompes, sur le haut de l’utérus et à l’intérieur (adénomyose) » .

Le résultat était tombé !

Je comprenais ma différence par rapport à ma mère, je comprenais mieux ma douleur.

À 26 ans aujourd’hui, étant scientifique, je lis au quotidien des livres sur l’endométriose pour trouver des solutions différentes de la pilule, pour comprendre le mécanisme qui se produit dans mon corps.

C’est un combat au quotidien, et ça me fait énormément plaisir de voir que nous sommes nombreuses à nous entraider !

Récemment j’ai aidé une amie à faire son diagnostic, car elle venait d’apprendre qu’elle était anémique … ça n’a pas manqué, endométriose profonde pour elle. Cette amie en est au moment où on lui dit qu’elle est malade, mais on ne sait pas exactement pourquoi et on n’a pas d’autres options pour réduire l’endométriose que la pilule.

Un conseil, battez-vous, si vous sentez qu’il y a quelque chose qui cloche, et qu’on essaye de vous en dissuader, continuez à chercher !

Dans mon podcast Femmes de sciences, je parle de ces femmes scientifiques qui ont été oubliées, dénigrées au profit de leurs collègues masculins.

Nous méritons d’être entendues, car nous sommes celles qui souffrent à cause d’une foutue maladie et tout ce qu’elle peut entraîner !

Camille, 11 ans pour un diagnostic, encore en attente d’une solution efficace contre l’endométriose.

Autres Témoignages, tranches de vie

« Maintenant, je vois mon corps comme un allié de vie. »

← Retour aux témoignages