Reprends le contrôle

Les protections intimes

femmes culottes menstruelles
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Les tampons et serviettes hygiénique jetables font partie de notre quotidien depuis l’adolescence, de 3 à 8 jours par mois de menstruations dans les cas généraux et ce jusqu’à la ménopause. Ces protections ont encore aujourd’hui majoritairement pour image marketing l’émancipation et la liberté qu’elles peuvent nous procurer. Mais au delà de la publicité la composition de ces produits inclut de nombreux produits industriels à l’effet nocif pour la santé.

En 2017, le documentaire d’Audrey Gloaguen Tampon, notre ennemi intime pose la question de cette composition qui n’était pas évaluée jusqu’ici dans les tampons. Différentes substances y ont été découvertes, notamment des phtalates, un perturbateur endocrinien susceptible d’affecter la fertilité ou bien la dioxine dont la présence pourrait causer un sur-risque d’avoir de l’endométriose.

En février 2019, une méta analyse française de 17 études présente des résultats sur l’incidence de certains produits chimiques et le risque de développer une endométriose (1,65 fois plus élevé chez les femmes exposées aux dioxines, 1,70 fois plus pour celles exposées aux polychlorobiphényles (PCB) et 1,23 fois plus pour les pesticides organochlorés.) L’analyse française préconise de traiter ces données avec prudence étant donné le manque de recherches épidémiologiques de grande ampleur sur le sujet.

Au niveau environnemental, les protections hygiéniques sont ultra polluantes également puisqu’il s’agit de matières plastiques pouvant mettre 500 ans à se dégrader. À l’échelle mondiale, l’utilisation de ces produits est énorme puisqu’on compte 45 milliards de serviettes utilisées par an. De plus en plus, il existe de nouvelles manières de vivre son cycle avec des protections écologiques, respectueuses de notre santé et tout aussi émancipatrices que les protections jetables, les voici :

Les protections lavables et réutilisables

La coupe menstruelle

La coupe menstruelle est une petite coupe arrondie que l’on place à l’intérieur du vagin en période de règles pour recueillir le sang menstruel. Elle se vide puis se nettoie et se stérilise pour pouvoir se réutiliser. Généralement composée de silicone médical, il existe plusieurs tailles de coupe menstruelles notamment en fonction du flux ou de la morphologie. C’est une alternative écologique aux tampons qui permet de faire du sport sans qu’elle soit ressentie en général. En revanche pour les personnes avec de l’endométriose ou d’autres problèmes gynécologiques, elle peut causer des douleurs à l’insertion ou lorsqu’elle est positionnée dans le vagin. Pour les malades qui ont beaucoup de douleurs et une appréhension, elle n’est pas la meilleure des solutions.

Avis :

Beaucoup utilisée et complètement adoptée avant le diagnostic d’endométriose, je ne l’ai plus supportée lorsque la maladie s’est emballée, la coupe menstruelle me créait des gênes dès que je la mettais et je la sentais trop, ne la supportant plus. Je n’en ai plus remis depuis mon diagnostic même si je leur reconnais un avantage que les autres protections lavables n’ont pas, il suffit de la vider et de la passer à l’eau pour de nouveau être tranquille pour plusieurs heures. C’est donc super pratique en voyage ou en week-end.

Les culottes menstruelles (ou périodiques) et les serviettes lavables sont des protections destinées à absorber le flux sanguin des règles ou consécutif à un accouchement, un avortement, une opération chirurgicale ainsi qu’à des pertes quotidiennes ou même en cas de fuites urinaires légères. Les culottes ressemblent à des sous-vêtements classiques et permettent de retenir le flux sanguin malgré leur finesse, tandis que les serviettes lavables sont plus épaises et tiennent avec un bouton pression. Plus agréables à porter que les protections jetables, elles ne diffusent pas d’odeur à la fin de la journée. Il est cependant difficile de se changer hors de chez soi, et ces protections demandent d’être à l’aise avec son cycle et le sang** ainsi que de s’organiser pour faire tourner les machines à laver. En terme de coût, même si celui-ci est conséquent de prime abord, les culottes ont une durée de vie moyenne estimée entre 5 et 7 ans si on suit bien les conditions d’utilisation. Le journal Le monde aurait calculé en 2019 que les femmes dépenseraient en moyenne 7.5€ par mois pour leur règles soit 450€ sur cinq ans, de quoi acheter quelques culottes menstruelles ou serviettes lavables. Il existe évidemment plusieurs marques et types de serviette, mais quitte à faire l’investissement, autant se tourner vers des marques écologiques et respectueuses de l’environnement et de la santé, pour s’éloigner au maximum des désavantages des protections jetables. En cas d’endométriose, et avec les différentes pilules prises par les personnes touchées par cette maladie, les culottes ou protèges-slips lavables peuvent être agréables à porter en cas de petits saignements consécutifs aux effets secondaires des médicaments. Cela permet ainsi de ne pas passer des semaines avec du plastique sous les fesses mais d’avoir un véritable sous-vêtement agréable à porter. Pour les femmes qui ont des règles hémorragiques, les culottes sont plus efficaces et agréables particulièrement la nuit parce qu’elles ne bougent pas et protègent entièrement tandis que les serviettes grands flux lavables protègent parfaitement et agréablement pendant la journée.

La culotte menstruelle

Après mon diagnostic d’endométriose, j’ai pris une pilule qui a coupé mes règles pendant deux ans. En changeant de pilule, je me suis retrouvée avec des légères pertes de sang pendant trois jours chaque mois. Étant obligée de reprendre les serviettes jetables j’ai enfin pris conscience des odeurs désagréables dues aux protections et de la tonne de plastique qui passait à la poubelle. C’est simple, les serviettes jetables, je ne les supportais plus. J’ai voulu acheter tout d’abord un lot de deux culottes menstruelles pour tester le principe et je les ai rapidement adoptées, n’ayant pas de problème avec le sang en général (la coupe menstruelle m’ayant déjà habituée quelques années plus tôt). Le gros avantage des culottes, outre le bienfait pour l’environnement, c’est le fait qu’elles soient fines et agréables à mettre. Malgré la finesse, elles tiennent le flux et on ne passe plus une semaine par mois avec un bout de plastique collant sous les fesses qui fait du bruit, qui sent mauvais et qui est désagréable (oui je ne supporte plus les protections jetables). On n’a plus du tout l’impression de porter des couches mais bel et bien une culotte toute douce. Un deuxième avantage quand on a de l’endométriose c’est qu’on peut la mettre lors des rendez-vous médicaux et para-médicaux – que l’on a plus souvent que la moyenne – sans se sentir gênée d’avoir un bout de plastique qui dépasse. Le désavantage des culottes, c’est qu’une fois sortie avec, on ne peut pas se changer et même si la culotte est absorbante et peut durer une journée, il est plus agréable de repartir sur un dessous propre. Je les trouve qu’elles sont moins absorbantes que des serviettes lavables, parce que plus fines, et qu’elles peuvent laisser une petite sensation d’humidité en fin de journée. Je préfère utiliser les culottes menstruelles pour les nuits, les débuts et fin de cycle, lorsque l’on a moins besoin de se changer.

Le coup de cœur

J’ai craqué sur Fempo, d’abord parce qu’il s’agit d’une marque française portée tout d’abord par deux entrepreneuses, mais aussi parce que je cherchais un tissu intérieur 100% coton et ne contenant pas de revêtement aux nanoparticules d’argent ou de cuivre. En les recevant, j’ai pu constater que la qualité était bien au rendez-vous. J’ai commencé par acheter des culottes basiques noires que j’ai gardé pendant un an et j’en ai pris 3 culottes en plus l’année d’après lorsque j’ai de nouveau eu mes règles. En terme de durabilité, j’ai remarqué au bout de deux ans que les premières culottes que j’avais achetées s’étaient un peu rigidifiées. Je lavais mes culottes à trente degrés et à la lessive de savon de Marseille (ce qui n’est pas conseillé, car cela bouche les fibres du tissu). Je les lave maintenant à l’eau froide pour être plus tranquille et avec une autre lessive, elles sont impeccables. Les culottes Fempo sont agréables à porter et malgré le fait qu’elles soient fines, elles absorbent bien le flux. Depuis que j’ai de nouveau mes menstruations, la culotte grand flux m’a sauvée la vie. J’ai un flux super important lors du deuxième jour et ça en était invivable, mais la power ++ est nickel, elle survit aux pires nuits de mes règles hémorragiques donc c’est d’une grande aide pour moi (et pour mes draps). Et le petit coup de cœur de la fin c’est le petit mot qui accompagne les colis (colis avec papier et sans plastique) qui fait toujours plaisir ! (Cet article n’est pas sponsorisé).

La serviette lavable

Les serviettes lavables sont bien plus épaisses que les culottes menstruelles et psychologiquement on a l’impression qu’elles sont plus absorbantes. On garde la sensation d’avoir une « couche » mais elles ne sont pas désagréables et sont sans odeur. L’avantage est qu’il y a des serviettes avec des tissus adorables mais c’est aussi un inconvénient lorsque l’on a pas envie de les abîmer ! Les serviettes sont plus facile à changer que les culottes, mais ont le même défaut d’être peu pratiques lorsque l’on est loin de chez soi ou d’une machine à laver. Je préfère utiliser les serviettes en milieu des règles, lorsque le flux est le plus important et les protège-slips avant les menstruations pour être rassurée.

Bilan

Après deux ans d’utilisation de protections lavables, je remarque une absence de mycose et cystites alors que ce sont des maux qui étaient plus réguliers (une à deux fois par an). Je constate aussi que je n’ai plus de taches, la grande différence à été notamment la nuit car je tachais beaucoup mes draps. Pour moi, c’est très positif. Je sais également que je pollue moins et que je protège ma santé en évitant les produits chimiques présents dans les tampons et serviettes jetables. Dernière chose, même si l’investissement initial est conséquent, je sais que je n’aurais plus à débourser d’argent pendant au moins les cinq prochaines années pour mes protections hygiéniques.

Sources

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